Les phases de la vie d’un groupe en formation : combien en dénombrons nous ?
Le groupe en formation, n’est pas constant. Il va passer par 5 phases à accompagner : de sa constitution à sa dissolution.
Cette première phase correspond à la création du groupe à proprement parler : les membres du groupe se rencontrent, apprennent à se connaître, se positionnent les uns par rapports aux autres et découvrent la légitimité de chacun.
C’est le début de la formation. Les participants n’ont pas encore créés de rapport entre eux en tant que formés. Tous sont très dépendants du formateur : en attente de ses 1ers mots pour se faire une opinion. C’est une période qui n’est pas très confortable pour les stagiaires. Ils sont dans les 5 peurs des apprenants et se posent une foule de questions. Afin d’y remédier le formateur donne la parole aussi vite que possibles aux apprenants pour créer la dynamique de groupe. Il s’agit de fédérer des personnalités parfois très différentes et créer un climat de confiance le plus tôt possible. L’outil pédagogique « présentation croisée » peut être une alternative intéressante pour nourrir le sentiment d’appartenance
Cette deuxième phase correspond à la confrontation des opinions de chacun. Les divergences de points de vue apparaissent, les tensions se font sentir, chacun cherche à se faire entendre… souvent au détriment des autres.
Cette phase est un mal pour un bien. Chacun trouve ses marques, exprime son besoin de reconnaissance, prend son rôle. Les apprenants se positionnent comme différents du formateur. Ils ont besoin de revendiquer leur personnalité, leur individualité et d’être reconnus comme tel par le formateur et le groupe « aime moi comme je suis, je ne suis pas comme l’autre ».
Cette phase peut être agitée relationnellement, voire conflictuelle : c’est normal, et il faut en passer par là pour que le groupe gagne en maturité. La maturité ne pourra être atteinte que si chacun des membres du groupe est reconnu par les autres dans ses différences et qu’il devient l’une des composantes indispensables du groupe (moteur, pneu, frein etc d’une voiture).
Dans cette phase, le formateur a pour rôle de réduire les tensions et de réguler les échanges en permettant notamment à chacun de s’exprimer. Il peut éventuellement être amené à gérer les conflits, si les discussions s’enveniment. Dans tous les cas, il doit être assertif, c’est-à- dire s’affirmer dans sa posture de formateur garant du cadre, tout en respectant et en écoutant les différents membres du groupe. Il évitera les activités trop passives ou n’assurant pas la reconnaissance de chacun. Il privilégiera les exercices en sous-groupes soit d’application, soit de découverte. C’est une phase très délicate, qui peut, si elle est mal « négociée », aboutir à l’éclatement du groupe.
Cette troisième phase correspond à la structuration du groupe, avec la mise en place de règles de fonctionnement acceptées par tous et la recherche de consensus. Les stagiaires sont autonomes, chacun a trouvé sa place. Le formateur a pour rôle de permettre au groupe de trouver un consensus autour d’un cadre commun de travail. C’est dans ce cadre qu’il sera possible de travailler efficacement. Le formateur pourra solliciter les apprenants via des exercices en sous-groupes ou d’application, ou encore de découverte, …
Cette quatrième phase correspond au travail effectif du groupe sur les bases de fonctionnement préalablement établies dans la phase précédente. L’équipe est désormais efficace, elle coopère pour atteindre les objectifs du groupe. Le formateur guide, il motive le groupe à effectuer les activités pour lesquelles il est réuni.
Au cours de cette phase, le formateur reste vigilant car des tensions peuvent réapparaître en cas d’incompétence consciente trop longue : le fameux conflit sociocognitif.
C’est la fin de la formation. Cette cinquième phase correspond à la dissolution du groupe lorsque les raisons qui ont amené sa création ont disparu (la fin d’un projet par exemple). Chacun reprend l’identité qu’il avait avant la formation. Il appartient au formateur de reconnaître le travail effectué par les membres du groupe, et de valoriser l’apport de chacun à l’atteinte des objectifs.
Malheureusement cette étape peut intervenir en cours de formation. Elle peut se traduire par les « symptômes » suivant : la majorité des participants n’est plus impliquée, font autre chose, quittent la salle, arrivent en retard … Atmosphère de fuite lente.
Si ces « symptômes » apparaissent en fin de formation, c’est normal : cela fait partie intégrante de la vie du groupe. Par contre, si ces « symptômes » apparaissent en cours de formation, l’intervention du formateur en tant que régulateur est indispensable : reformulation de l’attitude du groupe et recherche de solutions.
La phase de dissolution est souvent douloureuse, même en fin de formation. Si la formation s’est bien déroulée, que le relationnel était chaleureux, tout le monde se sent triste à la fin. La formation a été une petite parenthèse qu’on aimerait prolonger alors qu’on la savait éphémère. Le moment de la conclusion est souvent un risque affectif pour le formateur : il a beaucoup donné et c’est fini. Pour assumer cet instant, le formateur doit être au clair sur son rôle, ses motivations et ses deuils du « pouvoir », de la « reconnaissance » …